Turquie Turquie : un marché bovin très chaotique
La Turquie se classe parmi les gros importateurs de vif, mais reste peu accessible aux opérateurs français.
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En 2017, la Turquie arrivait dans le trio de tête des importateurs mondiaux de bovins vivants, derrière les États-Unis et l’Italie. En tout, plus de 755 000 bovins (hors reproducteurs), destinés en grande majorité à l’engraissement, ont été achetés. Contrairement aux autres marchés, le débouché turc se caractérise par la forte irrégularité de sa demande et par la diversité de ses fournisseurs. « C’est un marché piloté par le pouvoir central, qui a comme double objectif de promouvoir la production locale et de maîtriser l’inflation alimentaire, explique Germain Milet, de l’Institut de l’élevage. Il s’ouvre et se ferme donc de façon très brutale. Parallèlement aux importations de viande, de broutards ou de bovins finis, la Turquie développe son cheptel à marche forcée et se classe en tête des importateurs mondiaux de bovins reproducteurs. » Le pays a ainsi acheté près de 120 000 reproducteurs en 2017, en majorité des génisses prêtes à vêler de type mixte (simmental et autres), en provenance d’Allemagne, d’Autriche et d’Europe de l’Est.
Un marché d’avenir
« La Turquie passe parfois pour un Eldorado, car les deux fois où d’importants volumes d’animaux français y ont été exportés – en 2011-2012 pour les taurillons et en 2015 pour les broutards –, l’effet sur les cours a été très positif », observe Germain Milet. Malgré la levée de l’embargo sur les bovins vifs français en septembre 2017, les flux n’ont pas repris, compte tenu des conditions sanitaires très exigeantes vis-à-vis de la FCO. Néanmoins, « nous bénéficions de la demande turque de façon indirecte, car elle atténue la concurrence sur nos marchés traditionnels, constate Benoît Albinet, le directeur commercial de Deltagro Export. Mais si les contraintes sanitaires étaient levées, nos broutards auraient toute leur place en Turquie, grâce à leurs performances techniques. » Et Emmanuel Bernard, le président de la commission du commerce extérieur d’Interbev, d’ajouter : « Les prix sont certes moins élevés qu’en 2015, mais restent intéressants. Il ne faut pas négliger un marché d’avenir aussi proche, certes complexe, mais qui se rapproche potentiellement du marché italien. Interbev s’attache donc à entretenir les liens avec les opérateurs turcs, dans l’attente d’un accord plus favorable. »
Concernant l’exportation d’animaux reproducteurs, les conditions sanitaires sont encore plus drastiques que pour les broutards et les taurillons.
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